Cancer : l’invention israélienne qui protège le personnel de santé
Vanessa Lamaire
De nombreuses études médicales montrent que l’exposition des personnel de santé à des médicaments dangereux tels que les antinéoplasiques (utilisés pour les traitements anticancéreux) peuvent provoquer des effets secondaires extrêmement graves comme la stérilité, des malformations congénitales, la leucémie et d’autres types de cancer.
Ce danger concerne également les personnes qui travaillent dans la fabrication, le transport, la distribution, le stockage et le traitement des déchets médicaux. Aux Etats-Unis, ce sont 5,5 millions de travailleurs de la santé qui sont potentiellement exposés à des médicaments dangereux dans leur cadre professionnel.
Les voies d’exposition et de contamination les plus couramment identifiées sont l’absorption par contact direct de la peau, l’inhalation de vapeurs, d’aérosols et de particules de poussière et l’injection par piqûre accidentelle.
Une autre voie de contamination, récemment identifiée comme majeure, réside dans le cylindre ouvert de seringues standards qui vient en contact avec le médicament dangereux pendant l’aspiration de celui-ci, et reste exposé à l’environnement une fois que le médicament est libéré de la seringue. Des études ont montré des niveaux élevés de résidus de drogues sur les cylindres (destinés à recevoir le liquide et sur lequel l’échelle est imprimée) et sur les pistons (qui glissent dans le cylindre) de seringues standards, qui à leur tour ont contaminé les gants portés par les professionnels de santé et par la suite l’environnement de travail.
Une fois que les vapeurs ou les fuites se sont déposées sur les surfaces de travail, elles sont très difficiles à enlever, cela présente ainsi des risques élevés de contamination ultérieure. A titre d’exemple, des preuves de contamination ont été constatées sur les sols, chariots, plans de travail, tables et chaises utilisées pour l’administration de médicaments dangereux, ainsi que sur les postes de sécurité microbiologique (PSM).
Pour faire face à ce problème préoccupant, l’entreprise israélienne Equashield a mis en place un dispositif innovant pour la préparation et l’administration des médicaments dangereux qui protège ainsi la santé des professionnels du secteur.
Equashield, présente la seule seringue préassemblée CSTD (Closed System Transfer Device – Dispositif de Transfert au Système Fermé) sur le marché qui ne requière aucune autre installation.
Equashield dispose d’une égalisation de pression fermée empêchant ainsi la fuite de médicaments ou de vapeurs. Le dispositif présente également des connecteurs “secs” soudés en permanence à la seringue qui évitent l’installation de résidus de médicaments. Il s’agit du seul système disposant d’un cylindre et d’un piston encapsulés empêchant ainsi la contamination du piston d’injection et les déconnexions accidentelles. La seringue préassemblée au système fermé se connecte en un seul mouvement à des adaptateurs correspondants pour flacons, tubes ou poches à perfusions.
Le système fermé d’Equashield permet donc de réduire les risques d’expositions pour les techniciens en pharmacie, les pharmaciens, les infirmières et les autres professionnels de la santé qui préparent et administrent des médicaments dangereux, tels que pour la chimiothérapie. En outre, la solution contribue à empêcher la pénétration microbienne, ce qui diminue le risque d’infections chez les patients recevant ces médicaments.
Equashield est le seul système à se conformer pleinement à la définition du NIOSH ( National Institute for Occupational Safety and Health – Institut National pour la Sécurité et la Santé au Travail aux Etats-Unis) d’un système fermé (NIOSH 2004) qui interdit mécaniquement le transfert des contaminants de l’environnement dans le système et la fuite de concentrations de médicament ou de vapeurs dangereuses en dehors du système.
La première génération des dispositifs Equashield a d’abord été utilisée au sein de la clinique de Cleveland (Etats-Unis) en 2010 et aujourd’hui le dispositif est utilisé dans plus de 200 hôpitaux et cliniques aux Etats-Unis ainsi que dans les grands hôpitaux israéliens. En fin d’année 2013, l’entreprise présentait, la deuxième génération Equashield II perfectionnant ainsi son système.
“Environ 20% des hôpitaux et des centres médicaux investissent déjà dans des systèmes fermés pour assurer la sécurité de leurs employés”, a déclaré Marino Kriheli, chef de produit d’Equashield. Ce dernier ajoute, “Avec la prise de conscience des nombreux risques associés à l’exposition aux médicaments dangereux, ce marché est en pleine croissance. En réalité, 55 % des nouveaux clients Equashield pour l’année 2013 n’avaient pas fait usage de systèmes fermés auparavant. De plus, avec le lancement récent d’Equashield II, la deuxième génération CSTD de l’entreprise, nous nous attendons à une croissance des ventes importantes pour 2014 et au-delà “. Début 2014, Equashield, a annoncé avoir obtenu 62 % de croissance de ses ventes en 2013.
Marino Kriheli précise; “Les contaminations via les pistons ou cylindres de seringues ont été clairement identifiées dans des études récentes. Les quantités de résidus de médicaments présents dans les pistons de seringues placent cette voie d’exposition parmi les principaux risques liés à la manipulation des médicaments dangereux”.
Le système Equashield a obtenu l’approbation de la FDA (agence américaine des produits alimentaires et médicamenteux) et également l’approbation CE pour les dispositifs médicaux, ce qui lui permet à ce jour d’exporter son système en Europe et de trouver des distributeurs sur le marché français.
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